je pleure chaque jour a un moment ou a un autre,je ne pleure pas sur ma solitude mais sur le gâchis lié aux soins,a la léthargie entretenue pour lui permetre de ne pas souffrir,mais ne lui permettant pas de s'en appercevoir,en la maintenant dans un brouillard,ou elle ne pouvait même plus s'exprimer
il me reste vingt ou trente ans a expier ,le fait de ne l'avoir pas assez motivé pour se battre et faire reculer les maladies
pensait elle que je n'en vallais pas le coups,alors tout étais donc de ma faute
mieux préparée que moi,elle s'était résignée et acceptait la fin,souvent elle me disait"allons domi sois réaliste je ne vais pas guerir"
la routinne s'installe même dans la soufrance,toutes mes demandes s'afaiblissaient devant ses refus quotidiens,que veux tu manger ,boire, regarder,tu veux sortir dans la verranda,tu veux que je te lise le journal,que je relève ton courrier
j'aurais préférer "vivre est trops douloureux laissez moi partir"la veille de sa mort elle m'avait dit"ne va pas travailler"je lui ai dis nous en aurons peut etre plus besoin plus tard,tout s'est précipité pourquoi ne m'a t'elle pas dit mon chéri je n'en peux plus je vais bientôt mourir ,mais l'aurai je cru??j'aurais tant voulu une semaine ou plus en connaissance de cause pour pouvoir en profiter ces trois derniers mois furent trois mois de brume et de départ de ses facultés
sexuellement,il y a longtemps que c'etais le calme plat ,j'avais peur de ce corps meurtri tout lui faisait mal,et je ne savais plus que faire pour la contenter
je repasse et repasse encore cette dernière semaine tout est allé si vite.D'abord la dégradation du parler,répeter devenait improbable,si la première phrase etait presque bonne les autres étaient innaudible.puis sans doute par lassitude quand j'entandais quelquechose je me précipitais,elle me rétorquais mais non je parle au chien
l'avant veille en rentrant jeanine l'a trouvée pendue par les bras a son fauteuil roulant,depuis quand??lui a t'elle dit pourquoi ??ou voulait elle aller??
toute cette semaine je me suis battu pour prévenir ses derniers déplacements,pour l'aider jusqu'au fauteuil,puis le lendemain jusqu'a la chaise percée,puis essayer de la persuader de faire dans la couche,lui dire que du personnel viendrait a deux pour la laver et la changer,puis la dernière nuit elle a bien tenté 8 a 10 fois de se lever tantôt du bon coté tantôt de l'autre.je l'aidais pour aller a la chaise percée,mais croyant que c'etais son fauteuil elle voulais débloquer les freins qui n'existaient pas,réexpliquer,mais comprenait elle???a la dixième fois ses jambes ne la portaient plus,et j'avais beaucoups de mal a la remetre au lit,j'ai du lui faire mal aux bras mais comment faire,je n'osais pas aller travailler,j'ai parlementé pendant une demi heure pour lui faire prometre de rester couchée,et la mort dans l'ame je me suis résigné a mettre les barrières du lit pour ne pas qu'elle tombe,en tournée j'etais hanté par la vision de nickou voulant escalader les pieds pris dans les barrières a 8 h jai eu mme michelin qui m'a rassurée nicole dormait
voila entre morphine et compréhension le combat etait innégal
j'arrete la car je ne cesserai jamais de ressasser ces moments,a bientôt avec des sujets plus gai